Les marchés de prestations intellectuelles et le CCAG-PI
Sécuriser la rédaction et l'exécution de ses marchés
Les marchés de prestations intellectuelles sont soumis à un cadre juridique complexe car ils relèvent à la fois de la réglementation des marchés publics, du Code la propriété intellectuelle et du Cahier des Clauses Administratives Générales applicable aux marchés publics de Prestations Intellectuelles (CCAG-PI).
La réforme du CCAG-PI est l'occasion de faire le point sur les spécificités juridiques des marchés de prestations intellectuelles.
- Définir le cadre légal spécifique des marchés de prestations intellectuelles (droit des marchés publics, Code de la propriété intellectuelle)
- Analyser le détail des clauses du CCAG-PI et leurs conditions concrètes d'interprétation
- Gérer efficacement le suivi d'exécution et la réception
Rédiger les clauses de ses marchés relatives à la propriété intellectuelle et suivre l'exécution de ses marchés.
Un quiz d’évaluation doit obligatoirement être rempli à l’issue de la session pour valider les acquis de la formation.
Connaître la réglementation des marchés publics et l'environnement de la propriété intellectuelle
1er jour
Le Code de la commande publique et le droit de la propriété intellectuelle
- Les apports et limites des règles issues du Code de la commande publique
- Code de la commande publique vs Code de la propriété intellectuelle
- Code de la commande publique vs CCAG-PI
- Fonctions et caractéristiques juridiques du CCAG-PI
- Présentation de la réforme du CCAG-PI
- Panorama des principaux marchés publics de prestations intellectuelles
- Les procédures d’achat de prestations intellectuelles
- le concours
- le dialogue compétitif
- la procédure avec négociation
- Les procédures d’achat de prestations innovantes
- achats de R&D
- marché sans publicité ni mise en concurrence inférieur à 100 000 € HT
- partenariat d’innovation, hackathon
ATELIER PRATIQUE
Mise en situation avec quelques cas emblématiques de marchés de prestations intellectuelles (marchés d’études, de maîtrise d’œuvre, de logiciels…)
Ecueils liés au traitement des droits de propriété intellectuelle à éviter
Les clauses du nouveau CCAG PI : repères et points de vigilance
- L’encadrement des représentants du titulaire
- Les clauses de protection de données personnelles (RGPD)
- La rémunération et le prix des prestations intellectuelles
- Les connaissances antérieures
- Le régime des droits de propriété intellectuelle et les différentes options
- Réception vs admission des prestations intellectuelles
- Le processus d'admission des prestations intellectuelles
- Les garanties des prestations intellectuelles
ATELIER PRATIQUE
Mise en situation dans différents marchés de prestations intellectuelles et régime de cession ou concession de droits à définir
2e jour
Identifier ses besoins et rédiger ses clauses de marché de prestations intellectuelles
- Identification des besoins en fonction des résultats-créations
- La notion des « besoins propres au service »
- L’identification des droits à obtenir
- La vérification de la titularité des droits
- La rédaction des clauses de cession de droits
- La rédaction des clauses de revendication de droits
- La rédaction des clauses de garanties
- Les précautions spécifiques liées au droit des brevets
- La limitation contractuelle des droits incessibles
ATELIER PRATIQUE
Etudes de cas de marchés et clauses à intégrer pour l'exploitation optimale des droits de propriété intellectuelle
Le suivi qualité des prestations intellectuelles : mesurer et se protéger contre l'intangible
- Les obligations de moyens ou de résultat
- Sécuriser la qualité des prestations intellectuelles avec le Plan d'Assurance Qualité (PAQ)
- Les différentes certifications de qualité
- La qualité des livrables et la qualité de service
- Le respect des délais et du planning
- Les résultats et l’atteinte des objectifs
- Le suivi de la qualité avec un plan de progrès
ATELIER PRATIQUE
Le suivi de la qualité des prestations intellectuelles avec le PAQ vs plan de progrès
QUIZZ récapitulatif et commentaires des réponses
Plusieurs dispositifs de financement sont accessibles via les OPCO (Opérateurs de Compétences), organismes agréés par le ministère du Travail dont le rôle est d’accompagner, collecter et gérer les contributions des entreprises au titre du financement de la formation professionnelle.
Pour plus d’information, une équipe de gestionnaires ABILWAYS spécialisée vous accompagne dans le choix de vos formations et la gestion administrative.
Un expert de la thématique et une équipe pédagogique en support du stagiaire pour toute question en lien avec son parcours de formation.
Techniques pédagogiques :
Alternance de théorie, de démonstrations par l’exemple et de mise en pratique grâce à de nombreux exercices individuels ou collectifs. Exercices, études de cas et cas pratiques rythment cette formation.
Ressources pédagogiques :
Un support de formation présentant l'essentiel des points vus durant la formation et proposant des éléments d'approfondissement est téléchargeable sur notre plateforme
Les acheteurs publics sont des personnes de droit public qui effectuent des achats de biens et de prestations de service pour satisfaire les besoins d'un organisme public (collectivité territoriale, service d'État, etc…).
Dès lors, et pour sécuriser juridiquement l'exécution du marché public, ces personnes ont besoin d'un outil : le cahier des clauses administratives générales (ou CCAG). Le pouvoir adjudicateur (c'est à dire l'acheteur public) doit choisir le CCAG le mieux adapté aux prestations objet de son marché. Il doit également faire expressément référence à ce CCAG dans les documents particuliers du marché.
Parmi les documents-types existants : le CCAG FCS, le CCAG TIC, le CCAG travaux, le CCAG MOE ou le CCAG PI (relatif à la propriété intellectuelle).
Vous êtes chef de services, acheteur ou responsable technique ? Suivez une formation complète pour vous mettre à jour sur le code des marchés publics. Actualisez vos connaissances sur la réforme du CCAG-PI et faites le point sur les spécificités juridiques des marchés de prestations intellectuelles.
Le CCAG Marchés publics de prestations intellectuelles dans le détail
Le CCAG de prestations intellectuelles (CCAG-PI) est destiné aux marchés publics comportant une part importante de services faisant appel exclusivement à des activités de l'esprit (tel que relaté dans le préambule, voir l'arrêté du 30 mars 2021, voir le site legifrance.gouv.fr). Il peut s'agir par exemple de prestations d'étude, de réflexion, de conseil ou d'expertise.
A titre de notification, la rédaction du CCAG – Prestations intellectuelles remonte à décembre 1978 (décret n° 78-1306 du 26 décembre 1978).
Liste récapitulative des mises à jour introduites en 2021
Les nouveaux CCAG peuvent être considérés comme des publications de référence pour les acheteurs publics, et pour la bonne mise en œuvre de la passation des marchés. La prise en compte de ces documents-types préétablis n'est pas obligatoire, mais les professionnels y ont souvent recours. Ceci afin de déterminer les dispositions applicables à toutes les étapes du contrat.
Les versions antérieures des CCAG datent de 2009 (voir arrêté du 16 septembre 2009). Une actualisation des clauses et des nouveautés sont introduites au 1er avril 2021, par le biais de six arrêtés interministériels (1 par CCAG). Cette réforme avait pour ambition de :
- actualiser les clauses des CCAG ;
- améliorer leur lisibilité ;
- renforcer la sécurité juridique durant la phase d'exécution des marchés publics ;
- améliorer l'équilibre des relations contractuelles ;
- adapter les CCAG à l'ère du numérique et de l'ouverture des données ;
- faire des CCAG un instrument de politique publique au service de l'accès des PME aux marchés publics et des achats durables.
Le CCAG-PI et la notion de prestations intellectuelles
La prestation intellectuelle peut s'envisager comme la vente et l'achat de savoir-faire, applicable à un secteur d'activité spécifique. Une personne prestataire (le titulaire du marché) est sollicitée pour mettre sa créativité et son expertise au service d'une entreprise, ou d'un acheteur public. Dans le domaine des marchés publics, la maîtrise d’œuvre entre dans le champ des prestations intellectuelles.
Il est possible de sécuriser la qualité des prestations intellectuelles avec le Plan d'Assurance Qualité (PAQ).
Les marchés de prestations intellectuelles et le cadre juridique
Les marchés de prestations intellectuelles sont soumis par définition à un régime juridique et technique complexe, à la frontière entre plusieurs entités réglementaires :
- La réglementation et le code des marchés publics : en effet, les CCAG sont issus d'arrêtés ministériels. Le titulaire du marché public consent dès lors à y répondre, à l'issue d'une procédure de mise en concurrence propre aux marchés publics.
- Le Code de la propriété intellectuelle : les marchés relevant du présent CCAG-PI donnent généralement naissance à des droits de propriété intellectuelle tels que les droits de propriété industrielle, littéraire ou artistique. Ils comportent éventuellement des transferts de connaissances ou de savoir-faire. une clause unique relative à la propriété intellectuelle figure désormais dans les nouveaux CCAG 2021. Elle permet l'encadrement et la protection de n'importe quel type d'achat réalisé. Elle est applicable sans que l'acheteur ait besoin d'apporter de compléments ou de modifications dans les documents particuliers du marché.
- Le Cahier des Clauses Administratives Générales, applicable aux marchés publics de Prestations Intellectuelles (CCAG-PI).
CCAG-PI : prix, règlement, délais contractuel, primes et pénalités de retard
Bien que le Code de la commande publique explicite dans le détail la passation des marchés publics, les conditions qui réfèrent expressément à l'exécution du marché sont plus difficiles à percevoir et moins lisibles.
C'est pourquoi, malgré son caractère facultatif, il est impératif de consulter le CCAG pour tout ce qui relève de l'exécution des marchés publics. La réforme des cahiers des clauses administratives générales entreprise en 2021 a permis, par exemple, d'apporter des améliorations sensibles au règlement des différends.
La question des prix
De manière générale, les prix sont librement déterminés par le jeu de la concurrence et établis par les opérateurs économiques. La fixation des prix se fait au moment de la mise en concurrence, sur la base des besoins exprimés et figurant à l'intérieur du cahier des charges.
Aux termes des articles R. 2112-8 à R. 2112-14 du code de la commande publique, le
prix d’un marché peut être ferme ou révisable. Dans le premiers cas, le prix reste invariable pendant toute la durée du marché. Dans le cadre du CCAG-PI :
- Les prix sont réputés fermes, mais actualisables selon la réglementation en vigueur, à compter de la date à laquelle le candidat a fixé son prix dans l’offre.
- Une avance minimale de 20% pour les PME ou de 5% pour les autres entreprises (tel que matérialisé par le système d'option pour les avances, présent dans le nouveau CCAG et sauf information précisée dans les pièces du marché). A noter que l'avance est obligatoire pour les marchés supérieurs à 50 000 e HT et d'une durée supérieure à 2 mois.
La notion de pénalité pour retard
Des pénalités de retard peuvent s'appliquer dans les contrats de commande publique. Elles sont infligées sous forme de sanctions pécuniaires au cocontractant de l’administration, en cas de manquement à ses obligations contractuelles.
Les pénalités doivent être envisagées comme des sanctions contractuelles, donc expressément prévues dans les documents du contrat. La rédaction des clauses relatives aux modalités de calcul des pénalités et aux délais d’exécution des prestations est donc indispensable :
- Depuis le 1er avril 2021, les CCAG plafonnent à 10% du montant du marché ou du bon de commande le montant des pénalités de retard pouvant être appliquées.
- Depuis le 1 er avril 2021, l’ensemble des CCAG prévoit une exonération des pénalités au profit du titulaire du marché lorsque leur montant ne dépasse pas 1000 euros hors taxe (HT).
Primes pour la réalisation anticipée des prestations
L'acheteur peut envisager la délivrance et l'application de primes dites « incitatives » pour la réalisation anticipée de préstations, uniquement si les documents particuliers du marché le prévoient. Ces clauses peuvent être utilisées par l'acheteur public dans le but d'atteindre un certain nombre d'objectifs :
- améliorer les délais d'exécution,
- rechercher une meilleure qualité des prestations,
- réduire les coûts de production.
La demande de paiement et règlement des prestations
Le document qui tient lieu de demande de paiement est remise à l'ordonnateur au titulaire (ou son sous-traitant admis au paiement direct). Il précise les sommes auxquelles l'ordonnateur a droit à titre de règlement partiel définitif ou de solde.
Selon l'article 11.3.6 : « Le titulaire établit sa demande de paiement suivant le modèle ou selon les modalités fixés par les documents particuliers du marché. ». Selon l'article R2191-23 du Code de la commande publique : « Les prestations effectuées par le titulaire d'un marché qui donnent lieu [...] à paiement pour solde, sont constatées par un écrit établi par l'acheteur ou vérifié et accepté par lui. »
Résiliation et arrêt dans l'exécution des prestations
Concernant l'arrêt de l'exécution des prestations, l'article 22 du CCAG-PI prévoit la chose suivante :
Lorsque les prestations sont scindées en plusieurs parties techniques à exécuter distinctement, l'acheteur peut décider, au terme de chacune de ces parties, soit de sa propre initiative, soit à la demande du titulaire, de ne pas poursuivre l'exécution des prestations, dès lors que les deux conditions suivantes sont remplies :
- Les documents particuliers du marché prévoient expressément cette possibilité ;
- Chacune de ces parties techniques est clairement identifiée et assortie d'un montant.
La décision d'arrêter l'exécution des prestations ne donne lieu à aucune indemnité.
L'arrêt de l'exécution des prestations entraîne la résiliation du marché.
Le décompte de résiliation ou « décompte de liquidiation » est une étape obligatoire dans l'application de la procédure de résiliation d’un marché public. En premier lieu, un inventaire des travaux effectués doit d'abord être réalisé, en référence au ccag correspondant aux prestations.
Expiration et prolongation du délai d'exécution
Le délai d'exécution est le temps fixé et prévu pour exécuter une prestation, dans le respect des clauses contractuelles. Cette donnée débute généralement à partir de la notification du marché - qui intervient après la signature du contrat et l'envoi des pièces contractuelles au titulaire.
Dans l'hypothèse d'une demande de prolongation du délai d'exécution par le titulaire, les CCAG précisent que l'acheteur dispose d'un délai de quinze jours, à compter de la date de réception de la demande, pour lui notifier sa décision, sous réserve que le marché n'arrive pas à son terme avant la fin de ce délai.