Initiation à la MOP
Intégrer le cadre réglementaire des marchés de maîtrise d'œuvre
Or, pour comprendre les missions d’un maître d’œuvre et ses responsabilités face au maître d’ouvrage, il importe que l’acheteur identifie l’essentiel de ces marchés et les points clés de leur mise en œuvre.
- Lister les procédures à la disposition du maître d'ouvrage ainsi que les éléments des pièces constitutives du marché
- Calculer la rémunération du maître d'oeuvre
- Gérer des points clés du marché
Sur l'année 2023, le taux d'atteinte des objectifs est de 5/5
Maîtriser les dispositions propres aux marchés publics liées à la maîtrise d'ouvrage publique et à la maîtrise d'oeuvre privée.
Un quiz d’évaluation doit obligatoirement être rempli à l’issue de la session pour valider les acquis de la formation.
Autres acteurs privés impliqués dans ces marchés
Connaître les bases de la réglementation des marchés publics
1er jour
Situer la genèse de la maîtrise d'œuvre
- Les origines et fondements de la loi MOP
- L’intérêt et les limites du recours à un maître d'oeuvre externe
Connaître le contexte juridique de la maîtrise d'œuvre
- Le Code de la commande publique (livre IV) et son annexe 20, les CCAG Maîtrise d'oeuvre et Travaux
- Les principes et les caractéristiques de la maîtrise d'ouvrage publique et de la maîtrise d'oeuvre privée
- la maîtrise d’ouvrage et ses attributions
- la maîtrise d’œuvre et les éléments de mission
- Focus sur la loi " architecture " du 3 janvier 1977 et la loi LCAP du 7 juillet 2016
- La loi Elan du 23 novembre 2018 pour les OPH
- Le déroulement général d’une gestion/conduite d’opération/assistance à maîtrise d'ouvrage
Identifier les intervenants à l'acte de construire
- Les définitions : ouvrage public, opérations (neuve, réhabilitation), bâtiments/infrastructures...
- Les acteurs : maîtrise d’ouvrage publique, co-maîtrise d’ouvrage publique, maîtrise d’œuvre, mandataire, assistance à maîtrise d’ouvrage, conduite d’opérations, contrôleur technique, coordonnateur SPS, coordonnateur SSI…
- Incompatibilité des missions des différents intervenants
Définir les enjeux de la maîtrise d’ouvrage
- La fonction de maître d’ouvrage et ses enjeux
- Les obligations du maître d'ouvrage : définition du programme et de l'enveloppe financière
- objet et étendue du programme
- les différentes étapes de la programmation
- le contenu du programme
- Les conditions d'évolution du programme
- Les autres obligations
Exemple d'un cahier des charges en vue de la sélection d'un programmiste
Connaître le rôle et le contenu de la mission du maître d’œuvre
- Le rôle du maître d'œuvre
- Les différents éléments de mission et leurs caractéristiques
- infrastructure ou bâtiment
- construction neuve ou réhabilitation
- la mission de base
- Le cas spécifique de la mission de base de maîtrise d’œuvre dans les marchés globaux
- Les éléments de missions complémentaires
- Le cas spécifique de l'OPC (Ordonnancement Pilotage et Coordination)
Faire la synthèse de l'organisation globale d'une opération
- Les incompatibilités des missions
- Synoptiques d'organisation de la maîtrise d'ouvrage et des intervenants / missions
- Le déroulement détaillé d'une gestion / conduite d'opération
2e jour
Calculer le forfait de rémunération du maître d’œuvre
- Rappel des principes s'attachant au forfait de rémunération et les indemnités
- Les éléments déterminants : complexité du projet, étendue de la mission, enveloppe financière relative aux travaux
- La détermination de la rémunération
- Le respect des engagements par le maître d'oeuvre (les seuils de tolérance et pénalités)
ÉTUDE DE CAS
Détermination du montant de la maîtrise d’œuvre à partir des éléments du projet et des missions confiées
Appréhender les règles de passation et la constitution du marché de maîtrise d'œuvre
- Les éléments essentiels du Code de la commande publique et du nouveau CCAG Maîtrise d'oeuvre
- Les différentes pièces constitutives du marché
- Les différentes procédures à la disposition du maître d’ouvrage
- procédure adaptée
- procédure avec négociation
- procédure de dialogue compétitif
- cas spécifique du concours
- cas particuliers : maîtrise d’œuvre et accord-cadre, l’exception limitée de la conception-réalisation
- La remise d'une prestation, l'évaluation de la prime
Identifier les points clés dans la gestion du marché de maîtrise d’œuvre
- Les engagements et la responsabilité du maître d’œuvre vis-à-vis du maître d’ouvrage
- La validation des prestations du maître d’œuvre
- Le paiement des prestations et le solde du marché de maîtrise d’oeuvre
- La direction de l’exécution des travaux
- Le rôle du maître d'oeuvre pendant et après la réception des travaux, sa mission générale de conseil au maître d'ouvrage
- Les garanties (parfait achèvement, bon fonctionnement, décennale...) et les assurances (dommage ouvrage, tous risques chantier...)
ÉTUDE DE CAS
Le calcul du montant de la pénalité de réfaction et le contrôle du seuil de tolérance
Plusieurs dispositifs de financement sont accessibles via les OPCO (Opérateurs de Compétences), organismes agréés par le ministère du Travail dont le rôle est d’accompagner, collecter et gérer les contributions des entreprises au titre du financement de la formation professionnelle.
Pour plus d’information, une équipe de gestionnaires ABILWAYS spécialisée vous accompagne dans le choix de vos formations et la gestion administrative.
Un expert de la thématique et une équipe pédagogique en support du stagiaire pour toute question en lien avec son parcours de formation.
Techniques pédagogiques :
Alternance de théorie, de démonstrations par l’exemple et de mise en pratique grâce à de nombreux exercices individuels ou collectifs. Exercices, études de cas et cas pratiques rythment cette formation.
Ressources pédagogiques :
Un support de formation présentant l'essentiel des points vus durant la formation et proposant des éléments d'approfondissement est téléchargeable sur notre plateforme
La loi MOP (Maîtrise d'Ouvrage Publique) est un cadre incontournable pour tous les acteurs intervenant dans des opérations de construction publique : maîtres d'ouvrage, maîtres d'œuvre, entreprises, etc. Bien en comprendre les principes et les implications pratiques est indispensable pour sécuriser ses marchés et garantir le bon déroulement des projets. Au-delà des aspects juridiques, la mise en œuvre opérationnelle de la loi MOP soulève de nombreuses questions concrètes, de la passation à l'exécution des marchés de maîtrise d'œuvre. Éléments de réponse issus de la formation “Initiation à la MOP” d’ACP.
Loi MOP : comment se répartissent les responsabilités du maître d'ouvrage public et celui du maître d'œuvre privé ?
La loi n° 85-704 du 12 juillet 1985, dite loi MOP (Maîtrise d’Ouvrage Publique), organise les relations entre le maître d'ouvrage public et le maître d’œuvre.
Le maître d’ouvrage (MOA) est la personne morale pour laquelle l'ouvrage est construit. C'est lui qui exprime le besoin, définit le programme fonctionnel et l'enveloppe financière prévisionnelle. Il assume 3 rôles clés :
- Définition des objectifs du projet (coût, délai, qualité) ;
- Gestion des contrats avec les différents prestataires ;
- Réception et prise de possession de l'ouvrage final Exemples : l'État, une collectivité territoriale, un hôpital public, une université...
Le maître d’œuvre (MOE) est un prestataire externe, chargé de concevoir l'ouvrage et d'en diriger l'exécution, selon les objectifs fixés par le maître d'ouvrage. Ses 3 missions principales sont :
- La conception : études techniques, obtention des autorisations, consultation des entreprises ;
- Le contrôle de la conformité des travaux avec les marchés ;
- L'assistance au maître d'ouvrage lors des opérations de réception. Exemples : architecte, bureau d'études, économiste de la construction.
Pour sécuriser leurs relations, le maître d'ouvrage et le maître d’œuvre doivent donc veiller à bien formaliser leurs engagements dans les pièces du marché (programme, cahier des charges, cahier des clauses administratives...) et à assurer une coordination étroite tout au long du projet. En effet, cette répartition des rôles a des implications concrètes en termes de responsabilités. Quelques exemples :
- Le maître d'ouvrage est responsable du choix des entreprises de travaux, même si le maître d’œuvre prépare les consultations ;
- Le maître d'ouvrage reste responsable des dommages liés à l'usage de l'ouvrage, le maître d’œuvre ne l'étant que pour les vices cachés (le maître d’œuvre engage sa responsabilité en cas d'erreurs de conception, de non-respect du programme ou du budget).
Dans le cadre des marchés publics, le maître d'ouvrage a la responsabilité de l'organisation des appels d’offres et de la gestion des entreprises sélectionnées. Les prestataires privés, lorsqu’ils sont impliqués, doivent répondre aux obligations définies par le code de la commande publique, en ce qui concerne les missions d'assistance à la maîtrise d'ouvrage et la qualité de l'exécution.
Comment s'articulent les dispositions de la loi MOP avec celles du Code de la commande publique ?
Les dispositions de la loi MOP (Maîtrise d'Ouvrage Publique) de 1985 et celles du Code de la commande publique s'articulent autour d'une vision cohérente de la gestion des marchés publics de travaux. Ils forment le cadre juridique de référence pour les marchés publics de maîtrise d'œuvre :
La loi MOP pose les bases de la relation entre le maître d'ouvrage (entité publique ou privée) et le maître d’œuvre, en définissant clairement les rôles et responsabilités de chacun. Cette loi a été en grande partie intégrée dans le Code de la commande publique (entré en vigueur après une codification en 2019). Ce code regroupe l'ensemble des textes régissant les contrats de commande publique, y compris les dispositions relatives à la maîtrise d'ouvrage publique et à la maîtrise d’œuvre privée.
- La loi MOP définit les missions et les relations entre le maître d'ouvrage et le maître d’œuvre, indépendamment de la procédure de passation ;
- Le CCP définit les règles de publicité et de mise en concurrence pour le choix du maître d’œuvre par le maître d'ouvrage.
D'un point de vue chronologique, les dispositions du CCP s'appliquent donc en amont de celles de la loi MOP : le maître d'ouvrage sélectionne d'abord son maître d’œuvre selon une des procédures du CCP. Leur relation est régie par la loi MOP pendant l'exécution du marché.
Les convergences
La loi MOP et le CCP convergent sur de nombreux points comme :
- L'obligation pour le maître d'ouvrage de définir précisément ses besoins (programme, enveloppe financière) ;
- Le principe d'une rémunération forfaitaire du maître d’œuvre, sauf justification ;
- Le contrôle du respect du programme et de l'enveloppe par le maître d’œuvre.
Les disparités
Il existe aussi quelques spécificités à garder en tête :
- L'obligation de recourir à un concours avec remise de prestations pour les opérations de réhabilitation lourde et construction neuve (sauf dérogations) ;
- La possibilité d'utiliser des procédures adaptées, négociées ou de dialogue pour des opérations complexes ou innovantes ;
- Des modalités de versement d'avances et d'acomptes encadrées.
Les points d’articulation
Pour articuler au mieux CCP et loi MOP, l'acheteur a donc intérêt à :
- Choisir la procédure de passation la plus adaptée aux caractéristiques de l'opération ;
- Bien spécifier les exigences liées à la mission de maîtrise d'œuvre (contenu, phases, calendrier, livrables, CCAP...) ;
- Prévoir des clauses d'ajustement de la rémunération en cas d'évolution du programme ou des prestations demandées ;
- Mettre en place un suivi régulier et documenté de l'exécution des prestations du maître d’œuvre.
Une vigilance d'autant plus nécessaire que les marchés de maître d’œuvre présentent des enjeux financiers et opérationnels importants pour les maîtres d'ouvrage.
Quelles sont les règles à respecter pour le calcul et le versement des primes lorsqu'un marché de maîtrise d'œuvre est passé sous forme de concours ?
Le concours est la procédure “reine” pour les marchés de maîtrise d'œuvre. Obligatoire au-dessus des seuils européens, elle vise à choisir un projet parmi plusieurs propositions. Une des spécificités du concours est le versement d'une prime aux participants. Voici les règles clés à connaître :
Le principe de la prime
Chaque concurrent ayant remis des prestations conformes doit recevoir une prime, dont le montant est indiqué dans l'avis de concours.
Le calcul du montant de la prime
- La prime est égale au prix estimé des études de conception à effectuer, affecté d'un abattement égal à 20% ;
- Pour estimer ce prix, le maître d'ouvrage tient compte des éléments de mission demandés et des catégories de personnels nécessaires. Exemple : pour un bâtiment complexe nécessitant 50 jours d'études d'architecte et d'ingénieurs, à un taux journalier moyen de 800 €, la prime ne pourra être < 40.000 € x 80% = 32.000 €.
Le versement aux participants
- La prime est versée dans un délai de 30 jours à compter de la date à laquelle la décision du maître d'ouvrage est notifiée aux concurrents ;
- Son versement est conditionné à la transmission des prestations conformes aux exigences du règlement du concours (contenu, formats, délais) ;
- La rémunération du lauréat tient compte de la prime qu'il a reçue. Exemple : un maître d’œuvre lauréat ayant reçu une prime de 35.000 € et dont le marché est ensuite négocié à 200.000 € recevra un solde de 165.000 €.
Il faut aussi avoir à l'esprit que la prime couvre les frais de participation au concours (conception du projet, rendus graphiques, maquette...). Son montant doit être suffisamment attractif pour susciter une concurrence réelle et des projets de qualité. Les modalités détaillées de calcul et de versement des primes doivent être précisées dans le règlement du concours.
Comment le maître d'ouvrage peut-il effectuer un contrôle efficace des prestations du maître d'œuvre ?
Dans le cadre de la loi MOP, contrôler la qualité des productions du maître d’œuvre est un enjeu majeur pour le maître d'ouvrage, qui engage sa responsabilité sur le projet. Cela passe par la mise en place d'un dispositif de suivi formalisé, de la conception à la réalisation. Voici quelques bonnes pratiques, largement discutées dans la formation “Initiation à la MOP” d’ACP.
En phase de conception (esquisse, avant-projet sommaire / définitif)
- Fixer des jalons de validation clairs dans le marché, pour chaque étape de mission ;
- Traduire les objectifs du programme en spécifications et critères “SMART” (coût, délai, surface, performance...) ;
- Examiner la conformité des livrables du maître d’œuvre (plans, notes de calcul, estimations...) via une grille de contrôle ;
- Organiser des revues de projet périodiques, avec un compte-rendu de décision. Exemple : en phase d’avant-projet sommaire, vérifier le respect des surfaces et des ratios de coûts par poste, valider les principes constructifs, les matériaux.
En phase de consultation des entreprises (dossier de consultation, assistance pour la passation des contrats)
- Faire une revue critique des pièces écrites et graphiques (plans, cahier des clauses techniques, décomposition du prix global et forfaitaire...) avant publication ;
- Vérifier la cohérence du DCE avec les autorisations administratives (permis de construire, sécurité...) ;
- Valider le rapport d'analyse des offres (vérification des seuils de prix, des variantes...). Exemple : relire attentivement les CCTP pour vérifier l'intégration des prescriptions issues de la phase PRO.
En phase de réalisation (direction de l'exécution des contrats, assistance aux opérations de réception)
- Participer aux réunions de chantier et visites régulières pour s'assurer du respect des délais ;
- Contrôler les décomptes de travaux et le solde des marchés ;
- Veiller au suivi rigoureux du Dossier des Ouvrages Exécutés (DOE) ;
- Formaliser les Opérations Préalables à la Réception (OPR). Exemple : tenir un tableau de bord exhaustif des réserves levées et restant à lever
Bien sûr, le dispositif de contrôle est à adapter en fonction de la complexité du projet et de l'exécution de chaque tâche. Mais l'essentiel est d'instaurer une relation de confiance et d'alerte avec le maître d’œuvre.
Quels sont les outils et méthodes à disposition du maître d'ouvrage pour suivre et piloter l'exécution technique et financière du marché ?
Pour piloter efficacement son marché de maîtrise d'œuvre dans le cadre de la loi MOP, le maître d'ouvrage doit se doter d'outils de suivi à la fois sur les aspects techniques (respect du programme) et financiers (respect de l'enveloppe). Sa boîte à outils comporte notamment :
Les outils de planification et de coordination
- Planning directeur de l'opération, pour positionner les jalons clés ;
- Planning détaillé de chaque phase, pour suivre l'avancement des tâches ;
- Revues de projet, pour faire le point régulièrement avec le maître d’œuvre. Exemple : l'organisation d'un maître d'ouvrage des réunions de coordination trimestrielles, sur la base d'un planning partagé.
Les tableaux de bord de suivi budgétaire
- Décomposition du coût prévisionnel par lot, actualisée à chaque jalon ;
- Suivi des engagements, facturations et paiements du marché de maître d’œuvre ;
- Calcul des écarts pour détecter rapidement les dérives. Exemple : le maître d'ouvrage met en place un tableau de suivi mensuel du compte d'opération.
Les dispositifs de contrôle qualité
- Fiche de validation des livrables maître d’œuvre avec critères de conformité ;
- Compte-rendu formalisé des visites de chantier ;
- Suivi contradictoire du levé des réserves à la réception. Exemple : une check-list qualité est validée par le maître d'ouvrage à chaque fin de phase.
Les audits et expertises externes
- Mobilisation d'un AMO pour challenger les études de conception ;
- Recours au contrôleur technique sur les points sensibles (structure, sécurité...) ;
- Interventions du coordonnateur SPS aux étapes clés. Exemple : un audit de fin de phase d’avant-projet mené par un économiste de la construction missionné par le maître d'ouvrage.
Plus largement, une démarche d'évaluation “chemin faisant” avec le maître d’œuvre permet de :
- Partager une culture projet et un niveau d'information commun ;
- Anticiper les points durs et prendre les décisions au bon moment ;
- Assurer la gestion des risques et la tenue des objectifs ;
- Capitaliser sur les pratiques d'une opération à l'autre.
Cette évaluation continue s'appuie sur des indicateurs objectifs, un dialogue régulier, mais aussi des outils plus qualitatifs (bilans partagés, retours d'expérience...). Cet aspect est au cœur de notre formation “Initiation à la loi MOP”, qui s’intéresse non seulement aux aspects théoriques, mais fait largement appel à l’expérience de terrain des intervenants.